Le conciliateur de justice est un auxiliaire de justice bénévole. Son rôle est de trouver, dans le respect de la loi, une solution amiable à un différend entre 2 parties. Il doit rester neutre et éviter de privilégier une partie par rapport à l'autre. Le conciliateur peut être désigné par les parties ou par le juge, et il peut intervenir avant ou après que la justice soit saisie. Le recours au conciliateur est gratuit. La solution qu'il propose doit être homologuée par la justice.
Le conciliateur de justice a pour mission de permettre le règlement à l'amiable des différends qui lui sont soumis. Il est chargé d'instaurer un dialogue entre les parties pour qu'elles trouvent la meilleure solution à leur litige, qu'elles soient personnes physiques ou morales. Il doit rester neutre et éviter de prendre fait et cause pour une des parties en conflit. Le conciliateur doit agir dans le cadre de la loi.
Le conciliateur de justice peut intervenir pour les litiges suivants :
Problèmes de voisinage (bornage, droit de passage, mur mitoyen)
Différends entre propriétaires et locataires ou locataires entre eux
Litiges de la consommation
Litiges entre commerçants
Litiges entre personnes (impayés, malfaçons de travaux etc...)
Litiges en matière de droit rural
Litiges en matière prud'homale
Le conciliateur de justice n'intervient pas dans les cas suivants :
Litige en matière d'état civil (qui sont soumis à une rectification administrative ou judiciaire)
Conflits familiaux (pensions alimentaires, résidence des enfants, etc.), qui sont de la compétence du juge aux affaires familiales
Conflits avec l'administration (vous pouvez saisir le Défenseur des droits ou le tribunal administratif
Être majeur
Jouir de ses droits civiques et politiques
Ne pas être investi de mandat électif dans le ressort de la cour d'appel concernée
Ne pas exercer d'activité judiciaire, ni participer au fonctionnement du service public de la justice
Avoir une formation ou une expérience dans le domaine juridique
Disposer de compétences vous qualifiant particulièrement pour exercer la fonction de conciliateur
Si vous voulez devenir conciliateur de justice, il faut déposer votre candidature auprès du tribunal judiciaire où vous souhaitez exercer cette fonction. Vous devez envoyer une lettre de motivation au magistrat coordonnateur de la protection et de la conciliation de justice de ce tribunal. Il faut joindre à votre lettre les pièces suivantes :
CV
Attestation sur l'honneur
Justificatifs de formation ou d'expérience juridique faisant état de compétences vous qualifiant particulièrement pour exercer ces fonctions
Vous pouvez faire parvenir la lettre et les documents à la juridiction par voie électronique
Le premier président de la cour d'appel dont dépend le tribunal judiciaire vérifie s'il existe ou non des incompatibilités et soumet le candidat à un entretien. S'il estime que les conditions sont remplies, il peut recruter le conciliateur de justice pour une première année d'exercice, à l'issue de laquelle il peut le nommer pour une période de 3 ans.
Les nouveaux conciliateurs doivent suivre une journée de formation initiale et une journée de formation continue pendant leur 1ère année d'exercice et au cours du mandat de 3 ans qui suit.
Le conciliateur qui ne suit pas cette formation peut se voir refuser la prolongation de son mandat.
Le conciliateur de justice prête serment et est tenu à l'obligation de réserve et au secret à l'égard des tiers.
Il peut, avec l'accord des intéressés, se rendre sur les lieux et entendre des témoins.
Le conciliateur de justice est bénévole. Cependant, une indemnité forfaitaire lui est versée pour couvrir ses dépenses de secrétariat, de téléphone, de documentation et d'utilisation des nouvelles technologies. Cette indemnité est versée trimestriellement, dans une enveloppe annuelle de 650 €. Exceptionnellement, sur autorisation des chefs de cour, ces frais peuvent être remboursés au-delà du forfait, dans la limite de 928 €.
Le conciliateur présente chaque année un rapport d'activité au magistrat coordonnateur de la protection et de la conciliation de justice. Ce dernier transmet ensuite le rapport au premier président et au procureur général de la cour d'appel.
Une des parties sollicite l'homologation d'un accord
Vous justifiez que vous avez eu recours à un autre mode de résolution amiable du litige (tentative de médiation, tentative de procédure participative)
Un recours préalable doit être exercé auprès de l'auteur de la décision que vous contestez devant la juridiction
Le juge ou l'autorité administrative doit, en application d'une disposition particulière, procéder à une tentative préalable de conciliation
Une partie peut justifier d'un motif légitime
Lorsque le tribunal a été saisi pour un litige d'ordre civil, le juge peut désigner un conciliateur de justice.
La formation de jugement du tribunal de commerce peut aussi, avec l'accord des parties, désigner un conciliateur de justice. Il en avise les parties par lettre simple ou courrier électronique.
Le juge du tribunal paritaire des baux ruraux peut également déléguer sa mission de conciliation lorsqu'il est saisi selon la procédure ordinaire.
La saisine du conciliateur de justice est gratuite.
Le conciliateur de justice réunit les parties à la conciliation. Les parties peuvent être accompagnées d'une personne de leur choix (avocat, époux(se), concubin, etc.).
Le conciliateur de justice peut se déplacer sur les lieux de la contestation et :interroger toute personne qui lui semble utile, avec l'accord des parties.
Le conciliateur informe le juge s'il a des difficultés.
La durée initiale de la conciliation est de 3 mois maximum.
Elle peut être renouvelée une fois, pour une même durée, à la demande du conciliateur : par exemple, en cas de durée initiale fixée à 2 mois, la conciliation peut être renouvelée 2 mois.
Le juge peut mettre fin à la conciliation, à tout moment, sur son initiative, celle du conciliateur de justice ou à la demande de l'une des parties.
Si le recours à la conciliation a été décidé par le juge, le conciliateur doit l'informer par écrit du résultat.
Si la conciliation s'est engagée à la demande des parties, le conciliateur peut établir un constat d'accord signé par les parties dans lequel elles s'engagent l'une envers l'autre. La rédaction d'un constat n'est obligatoire que si la conciliation entraîne la renonciation à un droit.
Un exemplaire du constat est remis à chaque partie. Le conciliateur de justice procède au dépôt d'un exemplaire au greffe du tribunal.
L'une des parties peut soumettre le constat d’accord à l'homologation du juge afin qu’il lui confère force exécutoire, sauf si l'autre partie s'y oppose.
La conciliation peut échouer si l'une des 2 personnes n'est pas présente ou si les parties n'ont pu s'entendre sur un règlement amiable. En cas d'échec, les parties peuvent toujours faire régler le litige par un tribunal.